
L’Afrique est tellement sacralisée que l’on a préféré ne pas s’en préoccuper pour des raison tantôt politiques (90%), là de diversification et de particularismes.
Près d’un siècle n’a pourtant pas suffit pour relier les « Hittites » au continent. La seconde thèse occidentale, la plus en vogue, est philosophiquement au point mort puisqu’elle s’enracine dans les régions pontiques et, jouer le jeux d’une propagande, même historique face au bonapartisme médiatique, serait assez mal venu.
C’est sans doute oublier un peu vite, par rapport à l’Afrique, les contre-modèles ou les variabilités singulières du Caucase. Selon leurs épopées, une chefferie de guerriers occupe les sommets montagneux (interprétation d’une proximité avec l’Orage en Anatolie).
Mme Vincent a comparé deux sociétés africaines ayant élu résidence sur des élévations assimilées à des îlots situés à même latitude, sur le onzième parallèle : 100.000 occupants au Tchad pour 60.000 au Cameroun (témoignages recueillis entre 1965 et 1988).
Chez les premiers, les Hadjeray, la chefferie se compose de migrants laquelle côtoie les esprits de la montagne. La hiérarchie sacrée se subdivise entre le Dieu fondateur, les esprits de la montagne sacrée et les ancêtres territoriaux.
On relève cependant des différences notoires. Les cultes princiers, établis ultérieurement, sont ici différenciés de ceux rendus par les autochtones aux esprits de la montagne. Fait assez naturel en tant que dépositaires de leur établissement, de leurs valeurs et de leurs croyances.
Le nouveau souverain est alors en charge des responsabilités étatiques : justice, conflits, redistribution des avoirs. Le doyen des maîtres du sol devient son unique médiateur avec la collectivité.
Il s’agit donc d’une société où la classe guerrière est plus affirmée mais dont la charge est transmise à un responsable désigné par le prince allogène. La mise à mort de ce dernier sera au mieux symbolique. Il ne détient aucun pouvoir de pluviosité propitiée.
Les Mofu désignent littéralement, outre des montagnards, des païens par rapport à la religion officielle. Le pouvoir politique se concrétise de manière affirmée d’une aura religieuse en charge de l’ouverture des fêtes (pouvoir disputé par les chefs d’état). Par rapport aux Hadjeray, les migrants se sont arrogé le pouvoir sacré.
Dans ce cas, le mythe de l’explorateur des steppes ne relève plus d’un caractère premier.
Dans les montagnes sacrées du Tchad, le clan cheffal devra composer avec les premiers occupants afin de jouer le rôle sacralisé alors que pour les Mofu, ce sanctuaire naturel permet aux nouveaux occupants en charge du pouvoir de rendre un culte à l’esprit des lieux. Personnifié, ce culte permettra dorénavant de protéger les guerriers dépendants de la classe souveraine.
En Ossétie, une famille de guerriers prend place sur les sommets évinçant épiquement les prêtres à mi-flanc.
La sacralisation du pouvoir opère donc un aspect récent sur un droit sacré inhérent à l’établissement aborigène. Cette souveraineté transmise par ainesse héréditaire est d’ailleurs officiée par les doyens allogènes. Son règne se voit légitimé par sa participation aux rituels de la vie sociale. Ces périodicités sont rythmées par l’usage d’une houe.
Ils sont quant à eux en possession de pierres de pluie traduites en talismans de pouvoir.
En conclusion, le desservant de la montagne est le seul chef religieux initial lequel n’intervient pas dans les affaires de l’état sauf à titre coercitif. Cependant, le souverain est en charge d’administrer et de représenter chacun de ces rôles, la responsabilité de la stabilité économique lui incombant dorénavant.
Affirmer qu’il y ait ou non un modèle continental repose en soi sur un mythe.
En août dernier, les colonnes du Monde ont mis en lumière l’importance de la préservation des ressources naturelles dans l’usage de plantes médicinales et la perpétuation d’une tradition favorisant l’autonomie des pygmées (Josiane Kouagheu). Ces connaissances résultent de transmissions de savoirs autochtoniennes.
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Ebauche de portfolio, d’après Jeanne-Françoise Vincent.